EDITORIAL


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ÉDITORIAL

Le Monde de Verlaine a deux objectifs : permettre aux élèves de s'exprimer sur l'actualité (au sens très large) et les éduquer aux médias.

Ainsi, tous les vendredis, en salle 5, de 13h à 13h50, sous la direction de M. Aupée, les élèves volontaires pourront venir écrire sur un sujet d'actualité de leur choix (international, national, régional, Évrecy, collège). Ils pourront aussi écrire un article "coup de cœur" ou participer à la Web-TV, La Télé de Paul.

En outre, les enseignants du collège et des écoles du secteur pourront également proposer à la publication des travaux d'élèves réalisés en classe afin de les mettre en valeur.

vendredi 16 décembre 2016

Les aventures de Célestia (Chapitre 2)

Le Monde de Verlaine vous présente un premier roman, Les aventures de Célestia, écrit par une élève de 4e du collège d'Evrecy, Maëlys Cosson. Voici le 2e chapitre !

Pour retrouver le prologue et le 1er chapitre de ce roman, cliquez sur ce lien.


LES AVENTURES DE CÉLESTIA


Chapitre 2

        « EH OUI MONSIEUR ! LE PRIX DES TICKETS DE BUS A ENCORE AUGMENTÉ … NON … TOUT CE QUE JE RACONTE EST VRAI … JE NE MENS PAS … MAIS BIEN SÛR QUE NON ! » 

        Qu'est-ce-que ?! Je me lève dans un sursaut. Qu'est-ce-qu'il se passe ? Ouf, ce n'est que mon réveil qui sonne un peu trop fort à mon goût... 

        Je l'éteins, pourquoi a-t-il sonné si tôt ? Ah oui, c'est vrai, je dois aller avec mon beau-père dans son usine. Franchement, je ne sais pas pourquoi il tient absolument à ce que je vienne avec lui. De toute façon, je passe toutes mes journées seule alors ça ne devrais pas changer grand chose ! 

        Je me lève et mon chat me regarde partir de la chambre. Dans la salle de bain, je me contemple dans le miroir : on dirait que je me suis coiffée avec un pétard ! Je me déshabille et me lave sous une eau plutôt fraîche. Je n'aime pas l'eau chaude le matin, ça me met de mauvaise humeur pendant toute la journée. Je sors de la douche, encore trempée, je me sèche et enroule la serviette sur ma tête afin de sécher un peu mes cheveux. Je m'habille d'un simple jean et d'un tee-shirt blanc. Je descends au rez-de-chaussée, mon beau-père et ma belle-mère sont là :
« Bonjour, Célestia comment vas-tu aujourd’hui ? demande ma belle-mère. 
- Bien, merci.
- Dépêche-toi voyons ! On va être en retard à l'usine ! gronde son beau-père.
- J'arrive, j'arrive, ne t'énerve pas, réponds-je.
- Oh mais si ! Je vais m'énerver, regarde moi tes cheveux, ils ne sont même pas secs !
- Allons Frank, ne la presse pas, vous n'êtes pas en retard, vous avez encore 45 minutes ! intervient ma belle-mère, nettement plus douce que lui.
- Oui, je sais, Sandrine, mais j'aime mieux qu'elle sache se dépêcher, il vaut mieux guérir que périr !
- Heu... papa, dis-je, l'expression exacte c'est : Il vaut mieux prévenir que guérir. Pas : Il vaut mieux guérir que périr ! Remarque, c'est vrai aussi.
- Mmmh », me répond-il.

        Au visage de ma belle-mère, je vois bien qu'elle a du mal à ne pas rire, mais elle réussit quand même à se maîtriser. Personne ne parle, je mange mon petit-déjeuner rapidement, Sandrine feuillette un magasine tandis que Frank, lui, est plongé dans un plan de sculpture qu'il a imaginé. Je vois bien qu'il est vexé par rapport à l'expression de toute à l'heure, mais tant pis pour lui : il n'avait qu'à savoir le terme exacte avant de l'employer, au moins je n'ai pas eu droit à plus de sermons.
Je remonte dans la salle de bain et me sèche les cheveux (ce qui me prend environ vingt minutes car mes cheveux sont très longs). J'entends mon beau-père grogner des choses inaudibles à ma belle-mère. Je me recoiffe mieux et me lave les dents. Je descends en trombe et annonce à mon beau-père : 
« Chuis prête, t'es content ?
- Ne me parle pas sur ce ton, et formule tes phrases correctement, s'il te plaît !
- Oh ça va, je n'ai rien dit ! Et puis tu dis ça parce que tu es vexé à cause de l'expression de tout à l'heure ! »
            Il ne me répond pas. Exaspéré, il me fait juste signe de venir avec lui dans sa voiture. En pénétrant dans cette dernière, mon beau-père en ressort aussitôt, me disant qu'il a oublié les clés. À travers la porte ouverte, je regarde mon chat assis sur le rebord de la fenêtre. Il se lèche puis lève vers moi un regard interrogateur. Il se prépare à sauter par terre. En regardant ses grands yeux bleu vert, je me remémore le jour où je l'ai trouvé.



             C'était un jour d'hiver très froid, il neigeait et j'étais toute seule chez moi. J'avais décidé d'aller voir les animaux de la forêt en me demandant s'ils allaient résister à une telle brise glaciale. Je sortais dehors, encore inquiète à l'idée de les voir morts quand j’arriverais dans le sentier menant à la forêt. Lorsque tous les animaux vinrent vers moi comme à leur habitude je me calmais : ils étaient là, personne ne manquait à l'appel. Plongée dans mes pensées, j’empruntais de nouveau le sentier pour retourner chez moi, quand tout à coup je me rendis compte que quelque chose n'allait pas. Je regardais autour de moi et trouvais, à deux pas, un tout petit chaton. Il avait les yeux bleu vert mais je ne voyais pas la couleur de son pelage car il était tout ensanglanté. Je compris que je ne pouvais pas le laisser dans cet état, j’enlevais alors mon pull blanc et, très délicatement, enroulais le chaton dedans. Je l'emmenais chez moi et le posais sur la table. Je ne sais pas vraiment comment je fis pour le soigner mais une heure après il était dans un meilleur état et je le réchauffais en le caressant. À la fin, j'avais tellement de sang sur mes mains que j'avais dû me les rincer. Je n'osais pas le laver, lui, pour le moment de peur de rouvrir ses blessures, donc j'avais fait ce que j'avais pu avec des tonnes de mouchoirs. Je l'avais déposé dans mon lit sur une serviette chaude et propre, lui avais acheté du lait pour chaton et lui avais fait boire dans un biberon fait exprès. Quand mes beaux-parents étaient rentrés, je ne leur avais rien dit et, pendant quatre jours et une matinée, je le nourrissais et le lavais tous les jours, il avait l'air en meilleure forme que les précédents. Un jour où je revenais de l'école, je trouvais le petit chaton debout dans la cuisine : il était totalement guéri … Depuis nous l'avons tous adopté et désormais il fait parti de notre famille.
            Je sors de ma rêverie quand mon beau-père grogne encore plus fort que d'habitude (ah oui, parce que depuis le début du voyage il grogne !) et je me concentre sur ce qu'il dit :
    « Rooh ! C'est pas vrai ! Mais avance ... Pfff … encore un garçon stupide sur la route ! Aller avance !
    - Eh, calme-toi ! Ce n'est pas parce que tu vas lui dire de bouger qu'il va le faire ! Pas besoin de crier ! lui dis-je.
    6 Oui, oui, je sais." répond-il de mauvaise humeur.
              « Nous sommes enfin arrivés ! Que c'était long ! » pensé-je. Je marche jusqu'à la porte d'entrée, quand mon beau-père m'interpelle : « Pas par là, c'est l'entrée des visiteurs, viens nous allons passer par la porte de derrière. » Je le suis en silence tout en me disant qu'il ne devait pas y avoir beaucoup de visiteurs dans cette usine, ainsi, je fus surprise en voyant toutes les voitures garées sur le parking réservé à ces derniers. Il y a vraiment des gens qui ont du temps à perdre !

             J'entre dans l'usine à la suite de mon beau-père, il me guide à travers un dédale de machines diverses et de personnes retouchant des sculptures. Mon beau-père ouvre une porte de verre et me fait signe d'entrer sans faire de bruit. Je suis ses conseils et entre sans rien dire, il m'explique qu'il doit demander à son patron si je peux rester ici pour la journée, puis il part dans un long couloir un peu plus loin sur la gauche. Ah, d'accord il me laisse comme ça. Eh bien merci ! En promenant mon regard sur le couloir, je remarque différentes choses : ici tout est en verre et très lumineux alors que l'usine est sombre et la plupart des cloisons sont en béton (qui n'est pas peint d'ailleurs …). Puis je vois une toute petite porte, au fond du couloir, à peine plus grande que moi (ah oui, je mesure 1,58 mètre). Cette porte en bois un peu pourri, contraste avec le reste du décor de verre autour de moi. Je m'approche un peu, regarde tous les bureaux et vois qu'un homme aux cheveux bruns, aux yeux noisettes et de grande taille, qui me regarde avec un air affolé à travers la vitre qui nous sépare. En voyant qu'il devenait de plus en plus pâle, voire bleu, je me recule de la porte tout en m'interrogeant : pourquoi ce type a-t-il l'air aussi affolé ?

              Je n’ai pas temps de me poser plus de questions car mon père arrive en marchant vite comme s'il avait un train à prendre, c'est d'ailleurs ce que je lui fait remarquer :
      « Mais non, arrête de dire n'importe quoi ! Je suis allé demander à mon patron si tu pouvais rester ici le temps d'une journée et il m'a dit que oui, mais reste dans un bureau. Moi, je te laisse, je vais travailler. J'ai déjà pris beaucoup de retard. »
      Et il m'indique la pièce. Ce bureau était comme les autres, en moins meublé. Il y avait juste un bureau et une chaise.
      Ah d'accord ! Il m’emmène ici, et je dois rester cloîtrée dans un fichu bureau toute la journée ! J'aurais très bien pu rester à la maison ou aller dans la forêt, je me serais moins ennuyée !
      Après m'être ennuyée comme un rat mort de faim dans un caniveau moisi, je suis allée manger : des haricots verts  pas cuits, encore surgelées) et des bouts de viande ? Poisson ? (en tout cas cette … chose avait un goût de brûlé ). Puis je suis rentrée dans le bureau et je me suis assise. Tiens, mon père daigne enfin venir : « Bon, c'est l'heure de la réunion, comme je passais par là je suis venu te voir. », me dit-il en partant.
      Ah OK … Il vient me voir pour me dire ça : génial, en plus ce n'est vraiment pas comme si je n'en avais rien à faire …
      Pendant que je regarde par la fenêtre, j'entends un léger grattement à l'entrée du bureau. Je me lève doucement et je me déplace à pas de loup jusqu’à la porte, je l'ouvre brusquement et je crois voir une ombre passer dans le couloir qui mène à la porte bleue : bizarre, cependant cela me donne encore plus l'envie d'aller voir ce qu'il y a derrière cette porte. Je m'approche en faisant bien attention à l'homme qui m'a regardée comme si j’étais un monstre (ce qui n' est pas vraiment gentil de sa part, d'ailleurs, car un monstre, ce n'est pas souvent magnifique… Enfin je ne dis pas que je suis magnifique non plus hein, je n'ai jamais dit ça ! ). Soudain une idée me vient : la réunion ! Le monsieur doit bien y être lui aussi ! Je m'approche du bureau tentant de voir si mon hypothèse est véridique, tout à coup, je trébuche sur quelque chose, et m'étale par terre. Heu… Quelqu'un peu m'expliquer pourquoi Myo, mon chat, est à l'usine ?
              Mais bien sûr ! Il a dû s'introduire dans la voiture lorsque mon beau-père est parti chercher les clés qu'il avait oublié. En repensant au départ de tout à l'heure, je me rend compte que lorsque la voiture a vraiment démarré, mon chat n'était plus sur le rebord de la fenêtre, donc il a peut être eu assez de temps pour s'introduire dans la voiture et comme j'étais dans mes pensées à ce moment-là, je ne l'ai pas remarqué. Ce qui m'étonne, c'est qu'il déteste la voiture : très bizarre…
              Peu importe, je continue de m'avancer jusqu’à la porte (car avec tout le bruit que j'ai fait, l'homme m'aurait vu, enfin surtout entendu, et m'aurait déjà ramené dans le bureau) . Je tourne la poignée et tire sur la porte : elle ne s'ouvre pas. Je tire de toutes mes forces : toujours rien. Je perds espoir et m'assois par terre, déçue. À ce moment, une chose m'intrigue : un petit dessin représentant un soleil, juste en dessous de la poignée. Je l’effleure et, comme par magie (enfin, une magie un peu démodée, car avec le bruit que la porte a fait… Un bruit à en faire trembler les murs !), la porte s'ouvre sur ce qu'on peut qualifier comme un énorme bazar, (pire que ma chambre, alors là, c'est grave !). Énormément de sculptures s'étendent dans la grande pièce. Je ne peux faire un pas sans mettre, un, parfois les deux pieds, sur une sculpture. Mais une seule m'intéresse fortement : une belle représentation de champs, de forêts, de clairières, d'arbres, d'animaux, d'hommes, de chasseurs, de princes et de rois à cheval, une représentation si réaliste, qu'aucun de vous n'a vu de sa vie. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai envie la prendre, comme si j’étais hypnotisée par la beauté de cette sculpture. CLAC ! La porte se referme violemment, je me retourne : rien, ça commence à devenir vraiment très bizarre toute cette histoire … Je m'approche de la sculpture et remarque que l’œil d'une biche est rouge, ce qui m'étonne beaucoup. Cette couleur et cette matière ne ressemblent pas à de la peinture. Je commence à frissonner alors, je prends mon chat dans les bras car il peut, avec ses poils, me réchauffer. Je touche l’œil, me demandant quelle est cette matière et pourquoi il est rouge et non les autres. Soudain, je ne vois plus rien, le noir total m'envahit, j'entends juste mon cœur battre de plus en plus vite, je vois l’œil rouge pendant une fraction de seconde et je n'entends plus mon cœur. Ce moment ne dure que quelques instants ou l'éternité, je n'en sais rien...

      A suivre...

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